L’interview d’Arthur Cadre, à l’approche de son nouveau spectacle nocturne estival aux Arènes de Nîmes

Le Rêve du gladiateur, un spectacle monumental signé Arthur Cadre, investit les Arènes de Nîmes les 8, 10, 11, 12, 14 et 15 août 2025 à 21h30. Pour mieux comprendre l’origine et l’ambition de cette création unique, nous avons rencontré son chorégraphe.

Crédit : Arthur Cadre

Arthur Cadre, comment ce projet a-t-il vu le jour ?


 


Tout est né d’une rencontre avec Martin Meyrier, directeur général d’Edeis, qui gère notamment les Arènes de Nîmes et d’autres lieux historiques comme le théâtre antique d’Orange. On a discuté de l’idée de collaborer, il m’a fait visiter les Arènes, et j’ai été immédiatement inspiré. Le lieu est tellement puissant que j’ai commencé à réfléchir à un concept. C’était il y a deux ans. Puis, le projet a semblé en suspens… Jusqu’à ce qu’on se recontacte récemment. Et là, on s’est dit : on y va.


 


Pouvez-vous nous présenter ce spectacle ?


 


Le Rêve du gladiateur raconte l’histoire d’un combattant de l’arène qui, lors d’un ultime duel, bascule entre la vie et la mort. Dans cet entre-deux, il rêve d’un monde où l’Empire romain ne se serait jamais effondré. À travers ce rêve, on explore toutes les vies qu’il aurait pu vivre. Car les gladiateurs étaient souvent des prisonniers, des opprimés… Il y a cette idée de destin contrarié. Côté scène, c’est un spectacle très riche : une vingtaine de danseurs professionnels, une chanteuse d’opéra, un clown qui a travaillé avec le Cirque du Soleil, un danseur de flamenco, des motos, des chevaux acrobatiques… On mêle énormément de disciplines pour répondre à la grandeur du lieu.


 


Combien de personnes sont impliquées ?


 


Sur scène, on compte environ 200 participants, dont de nombreux figurants locaux. À cela s’ajoutent environ 80 personnes en coulisses, pour la production. C’est un projet à grande échelle, avec un énorme défi : tout mettre en place en dix jours seulement. Habituellement, un spectacle de cette ampleur demande plusieurs mois de préparation, voire un an. Là, tout doit être prêt très vite, donc on travaille énormément en amont sur le papier.


 


Vous avez dû attendre la fin du festival de Nîmes pour investir les Arènes ?


 


Oui, exactement. C’est un lieu très vivant, ce qui est génial. Mais du coup, les répétitions ont commencé sur un grand parking, à l’extérieur, pour retrouver une échelle comparable, en plein air. Ça se passe très bien, on est contents. Mais on a hâte de travailler dans les vraies Arènes, car le lieu apporte une toute autre dimension.


 


Travailler dans un monument historique comme les Arènes, c’est forcément particulier ?


 


C’est incroyable, oui. On ressent l’histoire dans chaque pierre. Les Arènes ont plus de 2000 ans, c’est fou. Et Le Rêve du gladiateur a été conçu pour ce lieu précis. Le spectacle ne fonctionnerait pas dans un théâtre classique. C’est une création pensée pour résonner avec cette architecture, avec cette culture. Moi, je suis breton, donc c’était aussi important d’intégrer la culture locale. D’où l’idée de travailler avec plus d’une centaine de figurants nîmois, mais aussi des artistes de la région. Le but est vraiment de faire un spectacle qui a l’ADN de Nîmes.


 


Et sur le plan technique ? Musique, lumières, projections… ?


 


La direction musicale est assurée par Rod Janois, qui a collaboré avec Céline Dion et Mylène Farmer. Côté lumières, on a Denis Koransky, qui travaille avec la Comédie-Française. Il est passionné par le défi d’éclairer un lieu comme les Arènes, pas seulement le plateau, mais tout l’amphithéâtre. Il y a aussi des projections créées par les Belges de Dirty Monitor. Le sable clair du sol permet des effets visuels magnifiques. Enfin, on utilise également des effets spéciaux. C’est un spectacle total.


 


La première approche… Vous sentez déjà le potentiel du résultat ?


 


Oui, certains tableaux sont déjà bluffants, alors qu’on les a répétés sur un parking. Les figurants nîmois sont très investis, ce qui accélère les choses. Le cadre des Arènes va décupler tout ça, c’est certain. Mais il reste encore beaucoup de travail. On commence les répétitions sur place dès le 1er août.


 


On se souvient de votre performance aux JO de Paris. Un an après, ça continue de vous suivre ?


 


Complètement. J’ai incarné le "Golden Voyager", ce personnage qui atterrissait dans le Stade de France. Les gens m’en parlent encore, partout dans le monde. À Las Vegas, il y a quelques semaines, on m’évoquait encore ça. C’était une expérience extraordinaire, qui a eu un impact immense dans ma vie et ma carrière. Je suis toujours en contact avec Thomas Jolly et les équipes. Je les ai d’ailleurs invités à Nîmes !


 


Infos pratiques


 


Le rêve du gladiateurLes 8, 10, 11, 12, 14 et 15 août à 21h30Arènes de Nîmes Billetterie sur arenes-nimes.com 

Publié : 31 juillet 2025 à 15h46 par
Corentin Aubry