4 millions d'euros : à Sète, un lycée qui trace sa voie

Lycée de la Mer à Sète : un nouveau souffle pour l’éducation et l’économie bleue

À Sète, le lycée de la Mer Paul Bousquet vient de franchir une étape décisive avec l’inauguration de son restaurant scolaire rénové. Un chantier de 4 M€, financé à 100 % par la Région Occitanie, qui illustre l’engagement durable des pouvoirs publics en faveur de la jeunesse et des métiers de la mer.

Un établissement modernisé et tourné vers l’avenir

Pour le directeur du lycée, Sylvain Pellegrin, cette rénovation représente bien plus qu’un nouvel espace de restauration : « Cette restauration était très attendue. D’abord pour les conditions de travail de mes collègues, mais également sur l’augmentation de la capacité d’accueil pour les élèves. Et puis, on ne veut pas se cacher, ça donne une nouvelle dynamique, un nouvel élan à l’établissement. » Avec ses 300 élèves, l’établissement gagne en confort et en attractivité. La restructuration a permis de réorganiser près de 4 000 m², avec des espaces pédagogiques supplémentaires, des cheminements accessibles aux personnes à mobilité réduite et des aménagements paysagers renforcés.

Mais au-delà des infrastructures, le directeur insiste sur les atouts uniques de son établissement : « Nous sommes le seul lycée avec un port intégré, un énorme avantage pour les enseignants et les élèves qui peuvent embarquer directement depuis le quai. Notre proximité avec les professionnels, et le fait que beaucoup de nos enseignants viennent eux-mêmes du monde maritime, permet de coller au mieux aux besoins de la filière. » Un partenariat renforcé avec les organisations de pêche et de conchyliculture permet d’aligner la formation sur la réalité des métiers et d’attirer de nouvelles vocations.

L’engagement financier de la Région

En inaugurant ces nouvelles installations, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, a tenu à rappeler la place centrale de l’éducation dans son action : « C’est près de 4 millions d’euros de travaux qui ont permis d’améliorer le confort des élèves et de nos personnels. Nous avons maintenu trois budgets malgré la baisse de nos recettes : l’éducation, la culture et l’agriculture-viticulture-pêche. C’est un engagement sonnant et trébuchant. »

Dans un contexte où les finances régionales sont contraintes, la Région a choisi de préserver les investissements structurants. Depuis 2016, ce sont 400 M€ qui ont été mobilisés pour les lycées héraultais, avec des réalisations comme le lycée Simone Veil de Gignac ou la restructuration en cours du lycée Henri IV à Béziers. Pour Carole Delga, cette stratégie s’inscrit dans la volonté de garantir à chaque élève un cadre propice à la réussite : « Rénover un lycée, c’est toujours un pari exigeant. Ici, nous avons su transformer le bâti existant tout en continuant d’accueillir élèves, professeurs et agents dans de bonnes conditions. »

Un rôle moteur dans l’économie bleue

Au-delà de l’éducation, le lycée maritime s’intègre dans une stratégie plus large : celle du développement de l’économie bleue. Loïc Linares, président de Sète Agglopôle Méditerranée, rappelle l’importance de cette synergie : « Sur la partie formation, on a la chance d’avoir un lycée maritime sur le bassin de Thau qui fait de la formation initiale mais aussi continue. Le lycée doit jouer un rôle essentiel pour accompagner l’évolution des métiers existants et en devenir, notamment ceux liés à l’éolien en mer. »

Alors que les premiers parcs d’éoliennes flottantes se déploient au large de la Méditerranée, de nouveaux besoins apparaissent en matière d’entretien et de maintenance. Des métiers qui, pour l’heure, ne disposent pas encore de formations dédiées. Pour l’Agglopôle et la Région, le lycée Paul Bousquet représente donc une ressource stratégique, capable de former les jeunes et d’adapter ses cursus en fonction des évolutions technologiques et environnementales. « Trouver l’équilibre entre les enjeux environnementaux et le développement d’un parc éolien est essentiel », souligne Loïc Linares, rappelant que le territoire entend se positionner sur ces filières d’avenir.

Souveraineté alimentaire et filière maritime

La présidente de Région a également tenu à replacer la formation maritime dans une vision plus large : celle de la souveraineté alimentaire. « Nous devons être indépendants pour la production énergétique, mais aussi pour la production alimentaire. Nous avons la chance d’avoir des professionnels de la pêche et de l’agriculture engagés dans une démarche de qualité. Il faut avoir la capacité de se nourrir en proximité, et c’est ce que nous faisons en aidant à l’investissement et à la promotion de ces produits, mais aussi en sensibilisant les jeunes à une alimentation locale. »

Le lycée de la Mer joue ici un rôle exemplaire, avec une restauration scolaire qui vise à intégrer au moins 70 % de produits locaux et bio d’ici la fin du mandat régional. Pour Carole Delga, il s’agit de préparer les jeunes à devenir non seulement des professionnels compétents, mais aussi des citoyens conscients des enjeux de leur territoire. Le projet d’Académie de la Mer, porté par la Région, doit renforcer cette visibilité et favoriser la création de vocations, y compris au-delà du littoral.

Un symbole pour l’Occitanie

Entre rénovation, innovation pédagogique et stratégie économique, l’inauguration du lycée de la Mer Paul Bousquet dépasse largement la seule ouverture d’un restaurant scolaire. Elle incarne une vision : celle d’une région qui investit dans l’éducation pour préparer l’avenir, qui soutient ses filières traditionnelles tout en accompagnant les métiers émergents, et qui affirme sa volonté de conjuguer développement économique et responsabilité environnementale.

À Sète, ce chantier devient ainsi le symbole d’une ambition collective : former les générations futures tout en consolidant la place de l’Occitanie comme région maritime de premier plan en Méditerranée.