Dans le Gard, le cyprès de l’Arizona pourrait aider nos forêts à affronter le réchauffement climatique

Une essence robuste et originale

Le cyprès de l’Arizona n’est pas un arbre que l’on croise tous les jours dans nos paysages méditerranéens. Originaire du sud-ouest des États-Unis, il peut atteindre jusqu’à 25 mètres de haut et se distingue par son écorce brun-gris qui se fissure avec l’âge. Planté en 1928 à Valbonne, ce peuplement a été initialement introduit pour produire du bois de qualité. Aujourd’hui, il intéresse surtout les forestiers pour sa tolérance à la sécheresse, un atout de taille dans un climat méditerranéen de plus en plus sec.

L’inventaire : comprendre pour mieux agir

Pendant cette journée de mesures, les techniciens de l’ONF ont relevé la taille, la circonférence, la santé et la qualité du bois de chaque arbre sur une partie de la parcelle. « Nous avons constaté que la moitié des arbres est en bon état, mais qu’une partie subit une mortalité importante depuis 2019, probablement à cause de sécheresses répétées et de sols peu profonds », explique Valentin Bouttier, chargé de recherche et développement au Département ressources génétiques forestières de l’ONF.

Les données récoltées permettront d’évaluer comment le cyprès de l’Arizona pourrait se comporter dans d’autres régions françaises, notamment plus au nord, où il pourrait compléter les espèces locales menacées par le réchauffement. Les graines issues de ce peuplement servent déjà à créer de nouvelles plantations expérimentales.

Une démarche européenne et scientifique

Cette initiative s’inscrit dans le projet INTERREG COOPTREE, un programme européen qui réunit 12 régions du sud-ouest de l’Europe (France, Espagne, Portugal, Andorre) pour mieux préparer les forêts au futur climatique. L’objectif est d’identifier les espèces les plus adaptées et de diversifier les forêts, afin qu’elles soient à la fois résistantes, productives et riches en biodiversité.

Préparer nos forêts pour demain

Au-delà du Gard, ces inventaires et expérimentations permettent de tester des arbres qui pourraient un jour peupler les forêts de moyenne montagne ou du centre de la France, où certaines espèces locales deviendront vulnérables. Pour Valentin Bouttier, l’objectif est clair : « Identifier les arbres capables de survivre aux sécheresses futures tout en garantissant une bonne diversité génétique pour nos forêts. »