Écobalyse : quand nos vêtements affichent leur empreinte écologique
À partir de ce mercredi 1er octobre, un nouvel outil fait son entrée dans nos penderies : l’éco-balyse, une forme d’étiquette environnementale pensée pour le textile. Inspirée du nutri-score, mais version mode, elle vise à rendre visibles les impacts écologiques de nos vêtements.
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Une « carte d’identité écolo » pour chaque produit
Concrètement, chaque vêtement pourra être associé à un score chiffré. Plus il est élevé, plus l’impact environnemental est important. Ce calcul prend en compte bien plus que les émissions de CO₂ : consommation d’eau, recours aux pesticides, énergies fossiles, rejets de microfibres lors du lavage… Autant de « points d’impact » qui, une fois agrégés, donnent une vision claire du coût écologique d’un produit.
Volontariat aujourd’hui, obligation demain ?
Pour l’heure, l’affichage reste facultatif : les marques choisissent de l’adopter ou non. Mais la Commission européenne, comme la loi française Climat et Résilience, pousse à une généralisation progressive. L’objectif est clair : répondre aux attentes d’un public de plus en plus attentif. Selon un baromètre Greenflex–ADEME de 2021, 74 % des Français souhaitent plus de transparence sur l’impact environnemental et sociétal des produits qu’ils consomment.
Un outil aussi pour les industriels
Côté entreprises, le défi est de taille. Évaluer l’empreinte écologique d’un produit peut aujourd’hui coûter plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d’euros, en raison de la complexité des analyses de cycle de vie.
C’est là qu’intervient Écobalyse, plateforme publique et gratuite développée par l’État (ex-Wikicarbone). Elle permet aux professionnels du textile et de l’alimentaire de calculer plus facilement les impacts de leurs produits.
Avec cet outil, les fabricants peuvent :
- mesurer un score global d’impact environnemental, basé sur la méthode européenne PEF ;
- identifier les effets spécifiques (climat, biodiversité, ressources, etc.) ;
- repérer le poids de chaque étape du cycle de vie (matières premières, pays de production, procédés industriels, transport…).
Un chantier collectif en cours
La démarche reste expérimentale. Les valeurs de référence et méthodes de calcul sont appelées à évoluer, à mesure que les marques, chercheurs et pouvoirs publics confrontent leurs données. L’ambition : définir un cadre réglementaire commun, qui devrait entrer en vigueur par décret dans le textile et l’alimentaire.
Entre information et marketing
Reste à voir si les consommateurs joueront le jeu, et si les marques s’empareront de l’affichage comme argument de transparence… ou de communication. Une chose est sûre : l’éco-balyse ouvre une nouvelle étape dans la traçabilité environnementale de nos achats, et pourrait transformer nos habitudes de consommation comme les pratiques de l’industrie.

Journaliste et chroniqueur pour RTS FM, possède une solide expérience dans les domaines des sorties, de la nature et de l'environnement. Issu de l’univers de la communication et de la radio, il a développé une expertise en animation d’émissions, réalisation de podcasts, interviews et reportages. Ancien chargé de communication, il a travaillé pour des médias tels que Grand Sud FM et RCF avant de devenir consultant indépendant. Son parcours est enrichi par une formation en communication et technologies de l'information, ainsi qu'en techniques de réalisation radio. Secteurs préviligiés : Sortie, Nature, Environnement, Culture, Social, Divertissement