Pascal Pintre se lance pour la mairie de Sète en 2026

Ancien directeur de l’agence de développement économique Blue et ex-directeur de campagne de François Commeinhes en 2020, Pascal Pintre a officialisé sa candidature à la mairie de Sète pour les prochaines élections municipales. À 55 ans, il affirme vouloir tourner la page sans renier les acquis du passé, en proposant une alternative citoyenne, indépendante et pragmatique. Né à Sète, profondément enraciné dans la vie locale, il souhaite défendre un nouveau modèle de développement pour la ville, plus équilibré, plus accessible et plus solidaire. Il répond ici aux questions de François-Xavier Delacoux pour une interview sans filtre.

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Municipales 2026 à Sète : Pascal Pintre entre en campagne

 

Interview – Pascal Pintre, candidat à la mairie de Sète pour 2026

François-Xavier Delacoux :
Dans un premier temps, pouvez-vous vous présenter ?

Pascal Pintre :
Eh bien, Pascal Pintre, 55 ans, je suis né à Sète, où j’ai élevé mon fils, où résident mes amis et ma famille. J’habite au Barrou, non loin de la station, si l’on peut dire. J’ai fait toute mon enfance ici, au collège et au lycée Paul Valéry. Je suis également passé par le conservatoire et par le FC Sète, où j’ai été un jeune joueur. Et puis, de manière plus anecdotique, j’arpente les Halles centrales depuis 45 ans, passionné de gastronomie autant que de joutes languedociennes, que je suis avec régularité chaque saison.

François-Xavier Delacoux :
Vous cuisinez ? Vous joutez ?

Pascal Pintre :
Alors joutez, non. Tout jeune, j’ai eu une expérience très ponctuelle lors du tournoi des personnalités de la Saint-Louis il y a deux ou trois ans. Par hasard, j’ai mis quelqu’un à l’eau ! Mais je préfère de loin admirer les vrais chevaliers, les jouteurs francs, et il y a une belle génération qui monte. En revanche, oui, je cuisine souvent, toujours à la recherche de beaux produits dans les Halles pour partager de bons repas avec ma famille et mes amis.

François-Xavier Delacoux :
Vous annoncez aujourd’hui votre candidature à la mairie de Sète pour les élections municipales de 2026. Quelles sont vos motivations et sous quelle bannière vous présentez-vous ?

Pascal Pintre :
Mes motivations sont multiples. D’abord, j’ai un attachement profond à ma ville. Mon parcours de trente ans au service du territoire littoral et de l’intérêt général me pousse aujourd’hui à m’engager. J’ai envie de servir les Sétoises et les Sétois, d’apporter mes convictions et mes compétences pour continuer à faire avancer Sète. Je présenterai une candidature sans étiquette, une liste citoyenne et républicaine composée de Sétoises et de Sétois déterminés, compétents et représentatifs de la ville.

François-Xavier Delacoux :
Vous avez été un proche collaborateur de François Commeinhes, notamment directeur de sa campagne en 2020, puis nommé directeur de l’agence d’attractivité économique Blue. Vous avez aussi soutenu sa vision politique. L’actuel maire, Hervé Marques, vous a récemment tendu la main dans un courrier. Pourquoi monter votre propre liste au risque de diviser votre camp ?

Pascal Pintre :
Il y a beaucoup de choses dans votre question. D’abord, je veux dire tout le bien que je pense des réalisations de François Commeinhes à Sète. J’ai été honoré de sa confiance, aussi bien pendant la campagne de 2020 qu’à la tête de l’agence de développement économique du territoire et du bassin de Thau. Mais François Commeinhes n’est plus là. J’ai toujours été loyal et pleinement engagé dans mes fonctions, sans aucun remords. Aujourd’hui, il faut regarder devant : où va la ville, comment et pourquoi ? Le modèle engagé il y a 25 ans a produit de belles choses, mais il doit évoluer. L’environnement a changé, les défis ne sont plus les mêmes. Il est temps d’adapter notre cap à la réalité d’aujourd’hui.

François-Xavier Delacoux :
Ne faudrait-il pas poursuivre cet héritage avec Hervé Marques, comme il vous l’a proposé dans ce courrier?

Pascal Pintre :
Je ne m’étendrai pas sur ce courrier. Les gens en ont assez des manœuvres politiciennes. Je ne veux pas être enfermé dans un camp. Je suis un homme libre, héritier d’aucune famille politique. Nous nous présenterons avec une liste citoyenne et républicaine, sans étiquette. Les logiques partisanes appartiennent au passé. Les habitants attendent autre chose : des solutions concrètes, pas des querelles. À 55 ans, j’ai envie de m’impliquer directement, avec une équipe différente et un projet renouvelé. Le sujet n’est pas seulement la continuité, c’est celui du modèle. Celui d’hier a apporté de bonnes choses, mais aussi des effets pervers : difficultés d’emploi, logement inaccessible, pression touristique. Nous voulons que Sète reste vivante, mais pas à n’importe quel prix.

François-Xavier Delacoux :
Sous François Commeinhes, la transformation urbaine a été spectaculaire, mais au prix d’une fiscalité élevée et d’un fort endettement. Fallait-il faire autrement ?

Pascal Pintre :
On peut toujours réécrire l’histoire. Le projet de l’époque répondait à des besoins précis : redynamiser une ville en sommeil. C’était légitime. Aujourd’hui, la question est différente : il faut gérer cette attractivité et reprendre le contrôle d’une croissance qui ne peut pas être infinie. Nous devons tendre vers un développement plus raisonné, fondé sur l’économie et l’emploi plutôt que sur la démographie. Sète est une île ou presque : nos ressources sont limitées. Il faut réserver les dernières friches au développement économique plutôt qu’à l’habitat.

François-Xavier Delacoux :
Le chômage reste élevé et un Sétois sur quatre vit sous le seuil de pauvreté. Quelles mesures concrètes proposez-vous ?

Pascal Pintre :
L’emploi est la clé de voûte. Quand on a un emploi, on a du pouvoir d’achat, une reconnaissance sociale, on lutte contre la précarité. Comme on l’a fait pour la culture et le tourisme, il faut désormais investir dans d’autres secteurs : économie maritime, valorisation des ressources naturelles, environnement, port, innovation. Le port génère déjà près de 1 800 emplois. En renforçant ces filières, on créera un tissu économique durable.

François-Xavier Delacoux :
Le tourisme et l’immobilier ont fait flamber les prix. Faut-il introduire des régulations pour protéger les habitants permanents ?

Pascal Pintre :
Absolument. Il est urgent de prioriser les résidences principales. Aujourd’hui, 25 % des logements sont des résidences secondaires ou des meublés touristiques, soit environ 7 000 sur 30 000. Dans le même temps, beaucoup de Sétois ne trouvent pas à se loger. Il faut réviser le PLU, instaurer un moratoire sur les résidences secondaires. Sète ne doit pas devenir une station balnéaire : c’est une ville avec une identité. Les prix doivent redevenir accessibles. Et la collectivité peut intervenir sur le foncier pour réguler les coûts.

François-Xavier Delacoux :
La culture est un marqueur fort de Sète. Quelle est votre vision à ce sujet ?

Pascal Pintre :
La culture est une réussite de ces vingt-cinq dernières années. Elle participe à l’identité sétoise. Il faut la soutenir, tout en élargissant peut-être l’offre : plus de théâtre, d’humour, d’événements populaires. L’objectif est que la culture reste accessible à tous. Et au-delà, il faut aussi améliorer la vie quotidienne : circulation, stationnement, coût du parking… Les Sétois doivent pouvoir vivre leur ville sans subir son attractivité.

François-Xavier Delacoux :
Reconnaissez-vous la ville que vous avez connue plus jeune ?

Pascal Pintre :
Sète a beaucoup évolué, et c’est une bonne chose. Elle est vivante et dynamique. Mais il reste des défis : logement, emploi, santé, sécurité. L’offre de soins diminue, les spécialistes manquent, l’hôpital doit retrouver une ambition. Même si la santé n’est pas une compétence municipale, la ville doit défendre son hôpital public. Sur la sécurité, il ne s’agit pas d’alimenter la peur, mais d’être lucide : les incivilités existent. Il faut des moyens adaptés, pour apaiser la ville et renforcer le lien social.

François-Xavier Delacoux :
Vous n’avez jamais été élu. Comment abordez-vous cette nouvelle voie ?

Pascal Pintre :
Pour moi, une élection locale n’est pas une affaire de droite ou de gauche. Il faut avancer, fédérer, dialoguer. Ce n’est pas l’étiquette qui compte, mais le pragmatisme, la persévérance et la transparence. Je n’ai jamais été encarté et je ne crois pas que les partis politiques soient la clé des solutions locales.

François-Xavier Delacoux :
Dans un contexte national de crise politique, comment vous faire confiance ?

Pascal Pintre :
En la méritant. Cela passera par notre travail pendant la campagne et par la qualité du projet que nous présenterons. Nous irons à la rencontre des Sétois, comme nous le faisons déjà. Beaucoup croient en ce projet collectif. Nous voulons porter une ambition pour la ville, mais pas à n’importe quel prix.

François-Xavier Delacoux :
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre équipe ?

Pascal Pintre :
Je ne dévoilerai pas encore les noms. Ce sera une équipe de Sétois, paritaire, compétente, issue de tous les milieux : santé, éducation, sécurité, entreprise. Une liste représentative et ouverte. La seule personne que je peux citer aujourd’hui, c’est Hervé Merz, ancien de la majorité municipale, qui nous a rejoints, non par rancune, mais par conviction.

François-Xavier Delacoux :
Un dernier mot pour les électeurs ?

Pascal Pintre :
Il faut savoir tourner la page, avec respect, mais aussi avec lucidité. La continuité ne garantit pas la réussite. Nous voulons regarder devant, porter un projet collectif et digne, sans esprit de revanche. J’espère que cette campagne permettra aux Sétoises et aux Sétois d’exprimer leur vision pour l’avenir de notre ville.

 

 

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Publié : 23 octobre 2025 à 19h00 par

Passionné d'animation depuis l'âge de 14 ans, a pris les commandes de la matinale d'RTS à seulement 19 ans, poste qu'il a occupé pendant 13 ans. Après des études de sciences économiques à Montpellier, il occupe plusieurs postes chez RTS, devenant successivement responsable d'antenne, animateur, responsable technique. Aujourd'hui directeur général de la radio et de la régie publicitaire RTS Communication, il est également directeur de publication, avec une spécialisation dans l'actualité high-tech, économique et environnementale. Secteurs préviligiés : High-Tech, IA, Economique, Environnement