Environnement : la mauvaise idée des barrages en galets dans les rivières

5 septembre 2022 à 7h37 par Corentin Aubry

Les alertes se sont multipliées pendant l’été, notamment aux abords des rivières du sud de la France. Construire des barrages dans les rivières, ce jeu vieux comme le monde, n’est pas sans conséquences sur la faune et flore locale. La fédération départementale des pêcheurs 66 détaille.

Gorges du tarn
Les gorges du Tarn (Aveyron).

Un phénomène qui inquiète le monde de la pêche

 

À première vue, s’amuser en construisant des barrages avec des galets ou des morceaux de bois n’a rien de choquant. Pourtant, les appels à arrêter cette pratique sont de plus en plus nombreux, particulièrement cet été à cause des fortes chaleurs. Dans le sud de France, en Aveyron, un moniteur de pêche, a créé cet été, en parallèle de ses opérations de destruction de barrages, plus de 60 panneaux pour alerter contre ce fléau, qui touche deux rivières proches de Millau, la Dourbie et le Tarn. Environ 2000 flyers ont aussi été distribués dans les commerces, campings, écoles et offices du tourisme du secteur.

 

Les opérations de sensibilisation se multiplient

 

Plus au sud, les cours d’eau des Pyrénées-Orientales sont également touchés par ce phénomène, ce qui a poussé les associations de pêche locales, à faire de même, en communiquant et alertant la population, via des visuels, aux abords des lieux de baignades sauvages. La fédération départementale des pêcheurs 66 s’est aussi fendue d’un communiqué publié début août sur son site internet et les réseaux sociaux. Dans celui-ci, elle dénonce « le réel impact sur la santé du milieu aquatique » provoqué par ces édifices, qui « segmentent le cours d'eau, empêchent la libre circulation des poissons dans le lit de la rivière, et cela, d'autant plus au moment de leur reproduction ». Le communiqué pointe aussi du doigt d’autres conséquences, comme l’augmentation de la température de l’eau, qui peut provoquer la mort des poissons, ainsi que les dérangements causés par la faune qui vit sous les cailloux.

 

Une pratique punie par la loi

 

Pour dissuader les plus récalcitrants, la fédération de pêche 66, dont le rôle principal est la protection des milieux aquatiques, rappelle que construire ces « piscines sauvages » est puni par la loi. Selon l’article L 214-18-I du Code de l’environnement « Tout ouvrage à construire dans le lit d'un cours d'eau doit comporter des dispositifs maintenant dans ce lit un débit minimal garantissant en permanence la vie, la circulation et la reproduction des espèces vivant dans les eaux ».