Marseillan-Plage : une station balnéaire née des ruines

À Marseillan-Plage, la station balnéaire emblématique de l'Occitanie, a vu le jour après la Seconde Guerre mondiale. Grâce à l'initiative du maire André Filliol, ce lieu dévasté est devenu une destination familiale prisée. Aujourd'hui, elle attire plus de 75 000 visiteurs chaque été, alliant histoire et accessibilité à la mer.

Marseillan Plage origine

 

Marseillan-Plage : L'histoire d'une station balnéaire née des ruines

Marseillan-Plage, aujourd'hui prisée pour son soleil, son sable fin et ses activités nautiques, a une histoire marquée par la résilience et l'audace. Après la Seconde Guerre mondiale, cette étendue désertique était un champ de ruines, mais grâce à la vision d'un maire déterminé, elle est devenue une station balnéaire populaire. André Filliol, maire de Marseillan, a su transformer un lieu dévasté en un espace accueillant pour les familles.

À la fin de la guerre, en 1944, la plage était méconnaissable : des habitations détruites, des familles évacuées et des pêcheurs privés de leur activité. L'occupant allemand avait laissé des traces de destruction qui semblaient insurmontables. Face à cette situation, André Filliol, élu depuis peu, propose en octobre 1945 un ambitieux projet au conseil municipal : acquérir 20 hectares en bord de mer pour créer une station balnéaire.

Le projet repose sur trois objectifs précis : créer un espace de vacances pour tous, reloger les habitants déplacés par la guerre et redonner aux pêcheurs leur place sur la plage. Filliol, conscient des changements sociétaux de l'époque, souhaite offrir un lieu de détente accessible à toutes les familles, où chacun pourra profiter de la mer et des joies de l'été.

Le projet reçoit un élan positif, et en mai 1947, Marseillan-Plage est officiellement baptisée « plage des familles ». Les travaux commencent en 1949, marquant le début d'une transformation radicale. Les premières habitations apparaissent, suivies par des bungalows construits par les employés municipaux pour contenir les coûts. Un camping municipal et une cité marchande voient également le jour, témoignant d'une volonté d'organiser cette nouvelle station.

La municipalité, à une époque où l'urbanisation anarchique prévaut sur le littoral, adopte un urbanisme réfléchi. Des axes larges et des arbres sont intégrés dans le paysage, ce qui confère à Marseillan-Plage un caractère unique. L'objectif est de créer un lieu où les familles peuvent se retrouver, loin des villas luxueuses et des marinas élitistes.

Un moment marquant survient en mars 1960, lorsque le général Charles De Gaulle visite Marseillan-Plage. Cet événement symbolise le passage à une nouvelle ère pour la station, qui devient un lieu prisé par les estivants. En 1962, André Filliol quitte ses fonctions, mais son adjoint, Henri Maurin, poursuit son œuvre. Sous sa direction, de nouvelles infrastructures, comme l'avenue de la Méditerranée et le promenoir, sont inaugurées, renforçant l'attractivité de la station.

À ce jour, Marseillan-Plage attire plus de 75 000 visiteurs en été, tout en préservant son authenticité. Le charme de cet endroit réside dans son histoire et son héritage, construit par des mains locales pour des familles souhaitant profiter de la mer. Ce lieu, où se mêlent souvenirs et convivialité, continue d'évoluer tout en restant fidèle à son esprit d'origine.

Marseillan-Plage n'est pas seulement une destination estivale, mais un symbole de renaissance et de partage. L'histoire de cette plage, façonnée par des rêves et des efforts, rappelle l'importance de l'accessibilité à la mer pour tous. C'est une invitation à redécouvrir un patrimoine commun, là où chaque grain de sable raconte une histoire.

Publié : 19 juin 2025 à 14h14 par Delacoux François-Xavier