Montpellier : Striimz, une nouvelle alternative musicale pour les lieux publics

Une nouvelle start-up montpelliéraine, Striimz, a officiellement vu le jour le 29 avril dernier lors d’un événement organisé au Manchester Café, au cœur du quartier des Beaux-Arts. Fondée par Pascal Portuguès, musicien et entrepreneur local, Striimz propose une solution de diffusion musicale destinée aux établissements recevant du public (ERP), aux marques et aux créateurs de contenu, via un catalogue de musiques sous licences alternatives.

Striimz
Crédit : Pixabay - Photo d'illustration

Une plateforme pensée pour les professionnels

 

Striimz se positionne comme un service numérique permettant de diffuser de la musique d’ambiance sans s’acquitter des redevances habituelles à la SACEM ou à la SPRE. La clé de cette démarche : un répertoire musical volontairement composé d’œuvres non affiliées à ces sociétés de gestion collective.mus

Le service, accessible par abonnement (9,99 € par mois ou 99 € par an), propose à ses utilisateurs une bibliothèque de plus de 3 500 titres à son lancement, avec l’objectif d'enrichir ce catalogue en continu. La plateforme permet la création de playlists par ambiance ou style musical (jazz, lounge, pop, reggae, musiques du monde...), avec une navigation simplifiée pour s’adapter aux besoins de chaque établissement.

 

Une diversité d’origines musicales

 

Selon Pascal Portuguès, président et fondateur de la start-up, le contenu de Striimz repose sur trois grandes sources :

  • Des œuvres issues du domaine public, notamment des textes poétiques anciens (17e, 18e ou 19e siècles) mis en musique.
  • Des créations originales d’artistes contemporains, qui ont fait le choix de ne pas être sociétaires de la SACEM, permettant ainsi leur diffusion dans un cadre juridique différent.
  • Des compositions générées par intelligence artificielle, développées en interne et conçues pour enrichir continuellement l’offre.

L’entreprise affirme s’appuyer sur des principes de transparence et de traçabilité des écoutes, avec pour objectif une redistribution équitable des revenus aux artistes diffusés sur la plateforme.

 

Un modèle en marge, mais conforme

 

Si le modèle proposé par Striimz s’inscrit à contre-courant des circuits de diffusion traditionnels, il s’appuie sur une lecture rigoureuse du droit en vigueur. En se concentrant sur des œuvres hors du répertoire SACEM-SPRE, la start-up revendique une alternative légale et complémentaire à l’offre existante.

Interrogé sur la perception de ce modèle par les sociétés d’auteurs, Pascal Portuguès reste mesuré : « Il y a de la place pour plusieurs types de propositions. L'idée n'est pas de concurrencer de front la SACEM, mais d'offrir une autre option, adaptée à certains usages, comme la diffusion d’ambiance dans des commerces ou des restaurants. »

Installée à Montpellier, l’équipe de Striimz entend aussi valoriser des textes et des artistes peu visibles dans les circuits traditionnels. Le projet met par exemple en lumière des autrices françaises oubliées ou des auteurs locaux, tout en restant ouverte à toute collaboration avec des artistes non affiliés à une société de gestion collective.

Au-delà de la plateforme elle-même, les ambitions de Striimz sont doubles : expérimenter de nouveaux modèles de rémunération dans l’univers musical, et contribuer à la redécouverte d’un pan parfois méconnu du patrimoine littéraire et sonore.

Publié : 13 mai 2025 à 16h54 par
Corentin Aubry