Karine Puget, innovation et égalité au cœur de l’Hérault

Scientifique et cheffe d’entreprise, Karine Puget, fondatrice de Genepep à Saint-Jean-de-Védas et présidente de la Banque Populaire du Sud, raconte à Montpellier son parcours, ses combats pour l’égalité femmes-hommes et l’essor des peptides au service de la santé.

Karine Puget

 

Dans ce nouvel épisode de Rencontres, la scientifique et entrepreneure Karine Puget retrace un parcours bâti sur l’envie, le travail et l’égalité. Docteure en chimie des peptides, fondatrice en 2003 du laboratoire Genepep à Saint-Jean-de-Védas, aujourd’hui présidente du conseil d’administration de la Banque Populaire du Sud, elle défend une vision engagée : rendre la science et les responsabilités accessibles aux femmes, tout en accélérant l’innovation en santé dans la métropole de Montpellier.

 

Karine Puget : l’envie comme boussole

Son moteur tient en une ligne : « Qu’est-ce que je ferais si je n’avais pas peur ? » Pour Karine Puget, l’éducation « non genrée » reçue chez elle et l’exemple d’un père entrepreneur ont levé d’emblée les barrières : « Si j’avais envie, je savais que je trouverais les ressources pour y arriver ». À l’heure où les filières technologiques comptent moins de 10 % d’étudiantes, elle appelle à oser : tenter, trébucher, recommencer. L’échec ? « Un apprentissage », pas une fin.

 

Peptides : science utile, de la paillasse au patient

Les peptides sont de « petites protéines », des chaînes d’acides aminés qui transportent des signaux dans l’organisme : faim, satiété, mémoire, douleur… On les retrouve aussi dans des venins, source d’inspiration pour la recherche. Avec Genepep, Karine Puget et son équipe synthétisent à façon ces molécules  une « poudre blanche » conforme au cahier des charges  pour des clients publics et privés (laboratoires, hôpitaux, biotechs).
Objectif : fournir les briques moléculaires de nouveaux diagnostics et candidats-médicaments, du cancer à l’ostéoporose. L’entreprise a aussi ouvert la voie à des procédés plus sobres, misant tôt sur la chimie verte pour réduire solvants dangereux et « polluants éternels » ; un choix stratégique autant qu’éthique.

 

Égalité femmes-hommes : des quotas aux parcours d’accès

Constat récurrent : des résultats scolaires élevés chez les jeunes femmes, mais moins de candidatures aux postes techniques et de direction. Karine Puget pointe des freins d’auto-censure et d’organisation de vie, plaidant pour des dispositifs d’accompagnement et de mentorat. Elle salue aussi l’effet concret de la loi Copé-Zimmermann qui a imposé 40 % de femmes dans les conseils d’administration : une contrainte devenue levier pour « aller chercher les talents ». À la Banque Populaire du Sud, banque coopérative et régionale, la gouvernance est paritaire (50/50). Le modèle valorise l’ancrage territorial, le maintien des agences, et un équilibre assumé entre IA et relation humaine.

Au sein de l’écosystème montpelliérain, Karine Puget défend la dynamique Med-Vallée : articuler formation, recherche, entrepreneuriat et financement pour faire émerger projets et emplois en santé globale. Témoignages dans les écoles, incitation à créer des entreprises, rôle d’exemple : sa méthode tient dans la contagion du possible. « Essayer, c’est déjà réussir », répète-t-elle. Une phrase simple, qui résume une trajectoire et trace des perspectives aux jeunes auditrices et auditeurs de la région.

Publié : 9h00 par

Passionné d'animation depuis l'âge de 14 ans, a pris les commandes de la matinale d'RTS à seulement 19 ans, poste qu'il a occupé pendant 13 ans. Après des études de sciences économiques à Montpellier, il occupe plusieurs postes chez RTS, devenant successivement responsable d'antenne, animateur, responsable technique. Aujourd'hui directeur général de la radio et de la régie publicitaire RTS Communication, il est également directeur de publication, avec une spécialisation dans l'actualité high-tech, économique et environnementale. Secteurs préviligiés : High-Tech, IA, Economique, Environnement