Montpellier lance une association exclusive sur l'intelligence artificielle
Le 25 septembre, six acteurs fondateurs ont créé l’association IA Montpellier Méditerranée pour structurer l’écosystème de l’intelligence artificielle en Occitanie. Objectif : une IA éthique, souveraine et ouverte à tous.
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IA Montpellier Méditerranée, une alliance inédite pour structurer l’intelligence artificielle en Occitanie
Le 25 septembre marque une étape majeure pour l’écosystème numérique régional : six acteurs fondateurs ont lancé l’association IA Montpellier Méditerranée, avec pour ambition de faire de Montpellier et de l’Occitanie une référence nationale et européenne en matière d’intelligence artificielle. Soutenue par la Métropole à hauteur de 500 000 €, cette initiative veut fédérer les mondes académique, économique et institutionnel autour d’une IA éthique, responsable et accessible.
Un alignement inédit d’acteurs publics et privés
Les membres fondateurs reflètent la diversité des forces locales : l’Université de Montpellier, le CHU, la Région Occitanie, Montpellier Méditerranée Métropole, Digital 113 et French Tech Méditerranée. Ensemble, ils entendent bâtir une dynamique collaborative entre chercheurs, entreprises, startups, collectivités et citoyens.
Pour Anne Laurent, présidente de l’association, l’union fait la force : « On a un alignement des acteurs ici à Montpellier qui est absolument inouï, très singulier sur le paysage national et peut-être même au-delà. Le but de cette association, c’est de renforcer cette structuration et de la rendre objectivement réelle ».
L’association se veut aussi un lieu d’échanges ouvert : « Il faut que les non-experts puissent trouver des espaces pour discuter, apprendre, rencontrer des spécialistes. Mais il faut également que les experts – mathématiciens, informaticiens, algorithmiciens puissent se retrouver et débattre des avancées pour continuer à performer », souligne Anne Laurent.
Un projet au service de l’innovation et de la société
L’association IA Montpellier Méditerranée s’inscrit dans une logique d’expérimentation, faisant de la région un véritable « bac à sable » pour tester de nouveaux usages et lever les freins à l’innovation. Elle entend également jouer un rôle majeur dans la sensibilisation et la formation, que ce soit auprès des étudiants, des chercheurs, des entreprises ou du grand public.
Manu Reynaud, second adjoint à la Ville de Montpellier, insiste sur la portée stratégique de cette création : « C’est la première brique pour mettre Montpellier sur la carte de l’IA en France et en Europe. Réunir tout l’écosystème public-privé à cette échelle est une initiative unique ». Pour lui, l’IA doit être pensée de manière globale : « On peut la prendre sur beaucoup d’angles : économiques, sociétaux, de recherche, citoyens. L’association va permettre de croiser ces regards et d’avancer ensemble ».
Conscient des inquiétudes suscitées par l’IA générative, Manu Reynaud appelle à un travail collectif de déconstruction et d’appropriation : « On nous a annoncé la fin de la démocratie et de l’emploi. Mais il faut déconstruire ces imaginaires véhiculés par des sociétés américaines, et réfléchir à ce que nous voulons réellement comme société. L’IA en fera partie, la question c’est comment l’appréhender de façon sobre, souveraine, responsable et éthique ».
L’université au cœur de la stratégie
L’Université de Montpellier est particulièrement impliquée, avec le projet « vIA-UM », présélectionné dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt France 2030 “IA Cluster”. Son objectif est de massifier les usages de l’IA dans un cadre éthique et souverain. L’établissement investit aussi dans des capacités de calcul haute performance pour soutenir la recherche et les projets liés à l’IA.
Pour Anne Laurent, cet engagement s’inscrit dans une logique d’ouverture et de diffusion : « La question de l’acculturation à l’intelligence artificielle est très importante. Si on ne comprend pas comment elle fonctionne et à quelles conditions elle fonctionne bien, on risque d’aller vers des usages que l’on ne veut pas ».
Une dynamique ouverte et participative
Au-delà de ses six membres fondateurs, l’association est désormais ouverte à de nouveaux adhérents. Son ambition est d’organiser des événements, des formations et des rencontres, pour faire dialoguer experts et citoyens. La Métropole a déjà donné l’exemple en formant plus de 1000 agents à l’IA générative, un effort pionnier en France.
Comme le résume Manu Reynaud : « On est au début d’une généralisation des usages. Il faut, dès maintenant, apporter des éléments de réflexion, mais surtout des actes. Acculturer, former et agir : c’est extrêmement important ».
Avec IA Montpellier Méditerranée, la capitale languedocienne se dote d’un outil structurant pour accélérer l’innovation, accompagner la transition numérique et impliquer les citoyens dans l’avenir de l’intelligence artificielle.

Passionné d'animation depuis l'âge de 14 ans, a pris les commandes de la matinale d'RTS à seulement 19 ans, poste qu'il a occupé pendant 13 ans. Après des études de sciences économiques à Montpellier, il occupe plusieurs postes chez RTS, devenant successivement responsable d'antenne, animateur, responsable technique. Aujourd'hui directeur général de la radio et de la régie publicitaire RTS Communication, il est également directeur de publication, avec une spécialisation dans l'actualité high-tech, économique et environnementale. Secteurs préviligiés : High-Tech, IA, Economique, Environnement