Tomates cerises : 30 centimes de plus pour soutenir les producteurs français
Face à une consommation en recul et à une concurrence étrangère accrue, les producteurs français de tomates cerises alertent sur une crise sans précédent. Entre pertes économiques, récoltes gaspillées et sentiment d’injustice, ils appellent à la mobilisation des consommateurs, des distributeurs et des pouvoirs publics.
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Une filière fragilisée par la météo et l’importation
Le 12 septembre 2025, l’AOPn Tomates et Concombres de France, qui rassemble plus de 500 producteurs, sonnait l’alarme dans un communiqué : les tomates cerises françaises s’entassent dans les stations de conditionnement, tandis que les étals se remplissent de produits importés, principalement du Maroc. Deux facteurs expliquent cette situation : une météo fraîche qui a freiné la consommation estivale, et surtout un retour massif des importations à bas prix.
« Le différentiel de prix est tel que les tomates cerises locales ne tournent plus en rayon », déplore l’organisation, qui voit les pertes économiques s’accumuler malgré les dons aux associations caritatives et quelques tentatives d’exportation.
« Nous produisons à perte »
Jean-Pierre Perez, producteur à Saint-Rémy-de-Provence et membre du groupement Les Paysans de Rougeline, témoigne d’une crise « particulièrement violente » :
« Cela fait près d’un mois que nous subissons une énorme pression sur la tomate cerise. Les importations marocaines arrivent sans quotas, à des prix défiant toute concurrence, pendant que nous, en pleine saison, nous jetons des centaines de palettes de tomates. »
Le producteur chiffre la perte à environ 25 % de son chiffre d’affaires cette année, contraint de vendre « à perte », ce qui est normalement interdit en France.
Une initiative collective : la gamme « Souveraine »
Pour tenter de résister, les producteurs se sont regroupés au niveau national afin de lancer une nouvelle gamme : « Souveraine », un premier prix français pensé pour concurrencer les tomates marocaines.
« Nous la proposons seulement 30 centimes plus chère que la tomate importée, afin que même les foyers au pouvoir d’achat limité puissent choisir l’origine France », explique Jean-Pierre Perez.
Mais selon lui, « certaines enseignes refusent de jouer le jeu et ne mettent en rayon que de l’importation », empêchant les consommateurs de faire un choix citoyen.
Appels aux distributeurs et aux pouvoirs publics
La profession lance donc un double appel :
- Aux consommateurs : « Acheter une barquette de tomates cerises françaises, c’est éviter qu’elle reste sur les bras des producteurs», rappelle l’AOPn.
- Aux distributeurs : proposer systématiquement une alternative française, y compris à bas prix et de favoriser leurs mises en avant
« Qu’on importe des tomates en hiver, très bien. Mais en pleine saison, il faut protéger notre production », insiste Jean-Pierre Perez, qui lance de son côté un appel aux pouvoirs publics.
Un risque de désorganisation du marché
Au-delà de l’urgence économique, les producteurs redoutent des effets durables : beaucoup d’exploitations spécialisées en tomates cerises songent déjà à arrêter cette culture pour 2026, après avoir investi pendant dix ans dans des serres, du matériel et de la main-d’œuvre qualifiée.
« Si la filière cerise s’effondre, tout le marché de la tomate sera déséquilibré », prévient le producteur provençal.
Un choix entre citoyenneté et indifférence
La crise met en lumière un dilemme : accepter des tomates moins chères venues de loin, ou soutenir une production française respectueuse de normes sociales et environnementales parmi les plus strictes au monde.
Pour les producteurs, l’équation est claire : « Pour 30 centimes de plus, vous achetez français, vous sauvez une filière, et vous garantissez des produits vertueux. »
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