Le fleuve Rhône à l’épreuve du changement climatique

Publié : 28 mars 2023 à 13h25 par Corentin Aubry

L’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse révèle dans son étude que le débit d’étiage du Rhône a diminué ces dernières décennies. Et selon les projections, celui-ci devrait baisser de 20 % supplémentaires dans les 30 prochaines années.

Le Rhône, et en toile de fond, le château de Beaucaire
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Crédit : Le Rhône, et en toile de fond, le château de Beaucaire

Il fait plus chaud et plus sec que dans les années 60

 

Le réchauffement climatique a déjà des conséquences sur le plus puissant fleuve de France par son débit. C’est ce que met en évidence une étude de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse publiée le 3 mars dernier.

L’augmentation des températures de l’air et de l’eau, la baisse de la quantité de neige sur les massifs, et l’assèchement des sols entre 1960 et 2020 ont déjà entraîné une diminution de son débit, de 7 % à la sortie du Léman et de 13 % à Beaucaire, en Camargue. Et les projections climatiques ne sont pas vraiment optimistes, avec selon les estimations, une baisse de l’ordre de 20 % supplémentaires des débits moyens d’été à Beaucaire dans les 30 prochaines années.

 

Des mesures pour s’adapter

 

L’étude montre donc que le fleuve Rhône ne peut plus être géré comme une ressource inépuisable, et que son avenir doit se préparer dès maintenant, car la baisse des débits estivaux pourrait entraîner diverses problématiques, et pas des moindres. Notamment sur l'agriculture, mais aussi les centrales nucléaires de la région, qui génèrent un quart de la production électrique du pays. La production d’eau potable pourrait également poser plus fréquemment des problèmes proche du delta du Rhône, à cause de remontée d’eaux salées venant de la mer. Ces brusques changements pourraient aussi fragiliser la biodiversité aquatique.

Pour préserver cette ressource précieuse, l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, préconise « de réfléchir à des stratégies spécifiques afin de rendre les usages du fleuve moins tributaires des situations de plus faible écoulement, l’été notamment ».